Adélaïde ALBOUY-KISSI
Le CV
Maitre de Conférences à l’IUT depuis 2007 sur le site du Puy-en-Velay en section 61 (Informatique Appliquée), dans le laboratoire de recherche de l’Institut Pascal (UMR 6602 CNRS / UCA).
Enseignante en Informatique au département Informatique Graphique du campus du Puy-en-Velay.
Domaines d’expertise : intelligence artificielle, vision par ordinateur et EIAH - Espaces Informatiques pour l’ Apprentissage Humain.
Animation de deux équipes de recherche sur l’usage des données
Pourquoi la recherche ?
La recherche est essentielle dans nos IUT car elle est au coeur de la fertilisation croisée entre entreprises et notre IUT pour faire germer, développer et voir s’épanouir des projets. Notre IUT a la chance d’être «distribué» sur tout le territoire auvergnat. Cette distribution est une chance d’agir en proximité, de sortir du paradigme de centralité créative urbaine pour proposer une autre spatialité et probablement d’opérer un décloisonnement entre entreprises, recherche, université, mais aussi citoyenneté et culture pour la création de nouvelles activités dans les territoires. Par la recherche, j’ai eu la chance de voir grandir une entreprise.
J’ai eu l’occasion de faire de la recherche sur les EIAH, dans le cadre du programme de recherche Tactiléo, avec Jean Marc LAVEST, ancien directeur de l’IUT. Ce projet était porté par une entreprise ponotte Maskott. Nous avons pu suivre l’évolution de l’entreprise Maskott. Il y avait trois salariés au début de ce projet puis trente en fin de projet. Aujourd’hui, l’entreprise compte 50 salariés.
J’ai eu l’occasion de faire de la recherche sur les EIAH, dans le cadre du programme de recherche Tactiléo, avec Jean Marc LAVEST, ancien directeur de l’IUT. Ce projet était porté par une entreprise ponotte Maskott. Nous avons pu suivre l’évolution de l’entreprise Maskott. Il y avait trois salariés au début de ce projet puis trente en fin de projet. Aujourd’hui, l’entreprise compte 50 salariés.
Axe de Recherche 1 : Au service de la résilience productive
... en collaboration avec l’entreprise OpenStudio (basée à Clermont, Lyon et Le Puy en Velay) et l’Institut de l’Aménagement et du Développement Territorial - IADT de notre université. C’est une équipe de 10 personnes qui travaillent sur ce projet.
La recherche a commencé en 2019 mais s’est accélérée avec la pandémie du Covid-19 qui a mise en lumière la fragilité de notre stratégie industrielle. Elle a été une prise de conscience de la nécessité de développer des modèles de production plus agiles, plus distribués et plus résilients sur les territoires.
Dans ce contexte, nous développons un outil logiciel appelé l’Atlas des Synergies Productives, permettant d’évaluer les chaînes de valeurs productives. Basé sur l’analyse fine des données ouvertes (bases INSEE, SIRENE, ROME, Pôle emploi, douanes et modélisation localité/produits issue des travaux de recherche de l’Université d’Harvard), l’outil utilise l’Intelligence Artificielle pour analyser et prédire des biens, identifier des besoins en ressources humaines et des synergies pour des entreprises d’une localité donnée (région, Territoire d’Industrie, EPCI).
Les travaux ont été retenus par le Ministère de l’Intérieur et le Comité Interministériel de la Transformation Publique pour une présentation largement diffusée tout au long de novembre 2020, « Mois de l’innovation publique dédiée aux Territoires » .
Depuis l’année dernière, nos travaux sont au coeur d’un partenariat unique entre notre structure et la Banque des Territoires dans le cadre de sa politique publique de soutien à la réindustrialisation des territoires - Territoires d’Industrie.
Concrètement, il offre quatre fonctionnalités opérationnelles.
La visualisation du potentiel productif d’un territoire donné (Territoire d’Industrie ou Région) des établissements présents et leurs biens fabriqués.
Figure 1 : Exemple de couverture productive en Auvergne Rhône-Alpes. Les noeuds « grisés » de l’espace productif sont des produits qui ne sont pas fabriqués sur le territoire, les nœuds colorisés correspondent aux productions sectorielles
L’identification des besoins en ressources humaines des entreprises par la mise en évidence des compétences métiers.
Figure 2: Exemple de cartographie de métiers présents (noeuds colorisés). A gauche, les évolutions métier possibles pour identifier les compétences transférables associées au métier « maçonnerie / construction, batiments publics »
Propositions de scénarios de nouvelles synergies entre établissements. Pour cela, une modélisation des «réseaux de production» en rythme avec l’évolution du tissu économique local a été développée.
Figure 3: exemple de visualisation de synergies partenariales entre établissements (les synergies en pointillé)
Les futurs secteurs de production (ou sauts productifs), favorisant la vitalité territoriale durable.
Ces secteurs permettent l’émergence de deux types de compétences :- des compétences productives uniques qui se caractérisent par la création d’un bien qui n’existe pas sur le territoire mais qui possède un lien de compétences productives avec un bien existant.
- des compétences productives collectives qui se caractérisent par la création d’un bien qui n’existe pas sur le territoire mais qui possède plus d’un lien de compétences productives avec d’autres biens existants.
Figure 4: Pour un établissement évoluant dans le secteur des articles de transport ou d’emballage, l’Atlas founit deux types de sauts productifs (le cercle bleu foncé représente les compétences productives uniques, le cercle bleu clair les compétences productives collectives).
Axe de Recherche 2 : Au service de la préservation du patrimoine artisanal de la dentelle du Puy-en-Velay
... au travers du projet Dentellation porté en consortium avec la SCOP Fontanille.
Si la donnée est d’argent, le patrimoine artisanal de la dentelle est d’Or. Il est quelque part en lien avec le projet précédent. Avec l’entreprise Fontanille SCOP du Puy-en-Velay, l’enjeu est de faire basculer la dentelle du Puy-en-Velay dans l’industrie 4.0. Cela passe donc par une nouvelle ingénierie à développer. Pour atteindre cet objectif, nous développons un dispositif permettant de concevoir, simuler, visualiser et fabriquer une dentelle du Puy-en-Velay en 3D.
Nous avons reçu le premier prix national du Geste d’Or l’année dernière, pendant le colloque Heritech, pour la création d’un jeu en réalité virtuelle permettant d’apprendre les gestes dentelliers et d’un outil numérique permettant de simuler, par des algorithmes, la trajectoire des fils entrant dans la fabrication de dentelle. Cette année, notre équipe s’est agrandie avec l’arrivée de Julie AGRAIN recrutée dans le cadre du Plan de Relance.
Nous travaillons sur une machine de production de dentelle 3D. Enfin, le projet vient d’être labellisé «Manufacture de Proximité» par le comité interministériel qui a réuni les ministères de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, du Travail, des TPE/PME, de la Transformation publique, des Associations d’élus et France Tiers-Lieux, aux côtés du ministère de la Cohésion des territoires. Cette labellisation, unique en Auvergne à ce jour, valide l’ambition que nous portons sur le Puy-en-Velay de déployer des outils de production durables permettant la réinvention du savoir faire patrimonial dentellier. C’est donc un tiers lieu productif dédié aux innovations textiles qui ouvrira mi-2023 sur le territoire.
Si la donnée est d’argent, le patrimoine artisanal de la dentelle est d’Or. Il est quelque part en lien avec le projet précédent. Avec l’entreprise Fontanille SCOP du Puy-en-Velay, l’enjeu est de faire basculer la dentelle du Puy-en-Velay dans l’industrie 4.0. Cela passe donc par une nouvelle ingénierie à développer. Pour atteindre cet objectif, nous développons un dispositif permettant de concevoir, simuler, visualiser et fabriquer une dentelle du Puy-en-Velay en 3D.
Nous avons reçu le premier prix national du Geste d’Or l’année dernière, pendant le colloque Heritech, pour la création d’un jeu en réalité virtuelle permettant d’apprendre les gestes dentelliers et d’un outil numérique permettant de simuler, par des algorithmes, la trajectoire des fils entrant dans la fabrication de dentelle. Cette année, notre équipe s’est agrandie avec l’arrivée de Julie AGRAIN recrutée dans le cadre du Plan de Relance.
Nous travaillons sur une machine de production de dentelle 3D. Enfin, le projet vient d’être labellisé «Manufacture de Proximité» par le comité interministériel qui a réuni les ministères de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, du Travail, des TPE/PME, de la Transformation publique, des Associations d’élus et France Tiers-Lieux, aux côtés du ministère de la Cohésion des territoires. Cette labellisation, unique en Auvergne à ce jour, valide l’ambition que nous portons sur le Puy-en-Velay de déployer des outils de production durables permettant la réinvention du savoir faire patrimonial dentellier. C’est donc un tiers lieu productif dédié aux innovations textiles qui ouvrira mi-2023 sur le territoire.
Mes réponses au développement durable
- par l’enseignement dans mon domaine de l’informatique car je pense qu’il est important de changer ses propres habitudes. Je me suis auto-formée au numérique responsable, nouvelle discipline qui vise à réduire l’empreinte sociale, économique et environnementale du numérique. J’ai ensuite intégré le Conseil Scientifique de l’Institut du Numérique Responsable dès sa création. Je propose chaque année aux étudiants un atelier de Fresque du Numérique pour bien en comprendre les enjeux.
- par la Recherche et notamment l’Atlas. L’enjeu est de produire local (à titre indicatif, 57% de l’impact carbone de la France provient de ses importations).
- par l’entrepreneuriat avec le parcours Packaging Numérique du master Ingénierie de Conception de l’UFR Chimie que j’ai créé.
- par l’innovation avec la manufacture de proximité qui ouvrira bientôt.
Innovation et territoires
J’ai monté et dirigé pendant 5 ans un FabLab sur l’IUT du Puy : le Lab’ du Pensio, véritable plateforme locale de co-création de connaissances, reposant sur les principes d’innovations ascendantes, de prototypage et d’accélération de projets. J’ai pu accompagner 60 entreprises TPE (principalement) et développer de nombreux dispositifs innovants. Certains ont été primés comme le projet avec le Musée Crozatier «Toucher pour voir» qui a permis de rendre accessible l’art à des personnes aveugles ou mal voyantes. Ce projet a reçu le Prix Patrimoine pour Tous du Ministère de la Culture en 2019.
Cette expertise, couplée à celle de la recherche, m’a permis d’intégrer le Conseil Européen de l’Innovation qui dépend de la Commission Européenne, depuis le mois de mars 2022.
En parallèle, j’ai monté un parcours de master unique en Europe intitulé « Packaging Numérique » avec l’UFR de Chimie et l’ESEPAC. Cette formation concerne les technologies innovantes utilisées dans l’ingénierie packaging qui naissent de la convergence entre l’informatique (réalité virtuelle, objets connectés, traçabilité intelligente avec la blockchain…), la plasturgie, l’électronique et l’impression 3D. Cette formation a été labellisée par le Pôle Plastipolis. Les étudiants ont eu l’opportunité d’être des managers de transition numérique et écologique pour « décarboner » la société et inventer le monde de demain par des projets concrets et viables technologiquement et économiquement d’entreprises pédagogiques responsables. L’année dernière, un groupe d’étudiants a représenté la France au Championnat Européen des Jeunes Entreprises Junior Achievement. Le lien avec les territoires se fait alors tout naturellement car ils sont tenus d’utiliser des matériaux recyclés, trouver des fournisseurs locaux et des clients locaux. Par cette approche, ils découvrent leur territoires, ses richesses, ses acteurs. Et, s’ils le souhaitent, ils poursuivent l’aventure par une véritable entreprise à l’issue de leur diplomation.
Cette expertise, couplée à celle de la recherche, m’a permis d’intégrer le Conseil Européen de l’Innovation qui dépend de la Commission Européenne, depuis le mois de mars 2022.
En parallèle, j’ai monté un parcours de master unique en Europe intitulé « Packaging Numérique » avec l’UFR de Chimie et l’ESEPAC. Cette formation concerne les technologies innovantes utilisées dans l’ingénierie packaging qui naissent de la convergence entre l’informatique (réalité virtuelle, objets connectés, traçabilité intelligente avec la blockchain…), la plasturgie, l’électronique et l’impression 3D. Cette formation a été labellisée par le Pôle Plastipolis. Les étudiants ont eu l’opportunité d’être des managers de transition numérique et écologique pour « décarboner » la société et inventer le monde de demain par des projets concrets et viables technologiquement et économiquement d’entreprises pédagogiques responsables. L’année dernière, un groupe d’étudiants a représenté la France au Championnat Européen des Jeunes Entreprises Junior Achievement. Le lien avec les territoires se fait alors tout naturellement car ils sont tenus d’utiliser des matériaux recyclés, trouver des fournisseurs locaux et des clients locaux. Par cette approche, ils découvrent leur territoires, ses richesses, ses acteurs. Et, s’ils le souhaitent, ils poursuivent l’aventure par une véritable entreprise à l’issue de leur diplomation.
Publications
- Pachot et al.: Decision support system for distributed manufacturing based on input-output analysis and economic complexity. CoRR abs/2201.00694 (2022).
- Pachot et al. : Production2Vec: a hybrid recommender system combining semantic and product complexity approach to improve industrial resiliency. ICAIIS 2021 : 5:1-5:6
- Pachot et al.:Multiobjective Recommendation for Sustainable Production Systems. MORS@RecSys 2021